
Imaginez le supplice : prenez une famille de bretons, en train de passer un été tranquille (donc pluvieux) en Bretagne, profitant chaque jour de l’eau à 16°C, de l’air à 22°C (très bon pour le teint), de la pollution de la rocade, des trépidations de la 27ème saison de Kho Lanta, et transposez-les sur un catamaran en Malaisie.
Vous comprendrez alors les vacances cauchemardesques que passe Vincent et Julie à bord de Katali. Baignade en compagnie des tortues, plongées avec les requins, paddle-board devant les singes, lectures sur le trampoline. Vincent, plus tout à fait le même depuis sa légère éraflure sur le crâne, redécouvre les plaisirs d’une petite mousse au soleil, et se prend pour un grand chasseur après son premier perroquet harponné, tandis que Julie travaille son bronzage fraise/cassis dans le hamac.
Les enfants, eux, passent leur temps soit à jouer ensemble, soit à se taper dessus, ce qui revient à peu près au même, mais tombent tous d’accord pour une séance de cinéma sur le grand écran du cockpit.
Mais pour saisir toute la souffrance que ressent le breton loin de chez lui, imaginez que par 30°C à l’ombre, Soizic et Julie ont trouvé le courage de préparer une soirée crêpes et galettes, faisant aisément monter la température à 53°C, et surtout, attirant la larme nostalgique au doux goût de beurre salé au coin de l’œil de ces pauvres bretons exilés…





Il est des plaisirs intenses dans la vie d’un papa. Le mien m’a initié à la chasse sous-marine dans les eaux fraiches de la Bretagne (c’était avant le réchauffement climatique qui a permis au corail de s’installer en rade de Brest). Bars, araignées, raies, nous passâmes des heures à tirer sur des trucs que je détestais manger, admiratif de ce papa cormoran qui descendait à des profondeurs qui me semblaient vertigineuses pour y rester ce qui me semblait des heures…
Stéphanie, Romaric, Gabriel et Laurène ont quittés Katali, les yeux plein de regrets de mettre fin « aux meilleures vacances en famille que nous n’ayons jamais eu ». Tout s’est très bien passé pour tout le monde à bord, et les journées se sont magnifiquement enchaînées. Les voilà désormais en route pour Bali pour finir leur virée asiatique.
Ils profitent tous des richesses sous marine, d’où il est difficile de les faire remonter. Même plus peur des requins au bout de 24 heures, une réussite !
Il a fallu monter un petit hôpital de cockpit pour raser tout ça, désinfecter, poser des strips… Pour la peine, le voilà privé de baignade pour quelques jours, ça lui apprendra à pas regarder en remontant !
Julie ne s’en tire pas beaucoup mieux, après avoir exposé l’arrière de ses gambettes sans crème solaire lors d’une après midi studieuse de masque et tuba, la voilà toute rose bonbon, et serrant les dents en y vidant nos tubes de biaphine…
Tout va donc bien pour la famille, enfin disons, pour les enfants…
Les journées se suivent, toutes bien chargées. Dur dur de tout raconter. Découverte avec succès du wake-board pour Lola, Timéo et Gabriel, être 3 étant le meilleur moyen de les faire progresser rapidement. Marche dans la forêt vierge avec observation de la faune sauvage (ouai, bon, un phasme et une sorte de rongeur haut sur patte…) et de la plongée pour tous, histoire de profiter de la richesse sous marine locale.




Au fait, hier au mouillage, nous avions face à nous deux de ces structures du même style. Engin d’une autre planète, centrifugeuse iranienne, hôtel futuriste… on se perd en conjecture, et notre visite sur place n’a rien permis d’éclairer. Si l’un de vous à une idée lumineuse, nous sommes preneurs.
Transposé au bateau, ça donne qu’à votre retour, hé bien la punition est rude. Après 2 mois seul dans la marina de Terengganu, notre fidèle destrier s’est un peu laissé allé question moteur et lumières… Or, sur un bateau, il y en a beaucoup des moteurs électriques. Tiens, un rapide décompte m’en donne 11, et je dois en oublier.
Donc, en vrac, à notre retour, ça a donné :
Ah oui, j’oubliais, aujourd’hui que nous avons enfin quitté Terengganu pour naviguer jusqu’à Pulau Kapas, non loin, on constate à l’arrivée qu’il manque une pale à l’une de nos hélices ! Oui oui, une pale… Forcément, ça marche moins bien, mais bon sang, elle est passée ou notre pale !! N’importe quoi, OK, tu fais la gueule chérie parce que je me casse 2 mois chez ma mère sans toi, mais enfin regarde, je suis revenu avec plein de chouettes pièces détachées pour toi, et en plus, il pleut tout le temps en Bretagne, alors, s’il te plait, arrête au moins de faire la gueule et de perdre tes pales d’hélices… T’as l’air de quoi maintenant ?
Enfin, tout ça est quasiment réglé, toutes les pièces de remplacement sont en route, ou livrées en France… pas grand chose au final.

2 mois pour se remettre d’une année chargée en navigations, en visites à bord, en émotions et en bonheurs. Nous en avons profité pour faire un article dans « Multicoques Magazine » Hors-Série grande croisière, qui retrace nos 12 ans de promenade. Vous pourrez le trouver
Et nous voici sur le chemin du retour, en escale aéroportée à Kuala Lumpur, en route pour Katali que nous retrouvons dans quelques heures.
Mais en attendant, pour toute la famille, c’est découverte de l’aéroport de Kuala Lumpur et de ses accueillants canapés…




