kleenex et volcans – bis

Non mais regardez-moi ces visiteurs pourris gâtés !… On parvient, contre vents et marées, à envoyer une nouvelle du jour, dans une mer déchaînée, loin des cotes, tenant le téléphone satellite d’une main, la barre de l’autre, winchant du pied gauche, et remuant la blanquette de veau du droit, et on nous pardonne pas une petite erreur technique, un envoi de nouvelle du jour en oubliant le petit code qu’il faut… Bon, voilà, pour les râleurs, la nouvelle du jour d’il y a quelques jours… depuis, nous sommes arrivés en Nouvelle Calédonie, mais ce sera pour une autre nouvelle…

Nous sommes à Tanna depuis quelques jours, après une traversée étonnamment paisible, quasiment entièrement à la voile, bonne surprise.
Nous sommes mouillés au pied du Volcan Yasur, très actif. La forêt environnant le mouillage laisse passer d’épaisses fumées qui proviennent de fumerolles volcaniques. Par endroit, la mer bouillonne, et les locaux y font bouillir les œufs et le poisson !
Du coup, ce fut l’occasion d’une baignade plus chaude, car celle de la mer « traditionnelle » devient petit à petit en dessous du tolérable.
Dans l’air, c’est le même problème, la température baisse. Du coup, nous voilà tous enrhumés ! Ca doit faire 5 ou 6 ans que ça ne nous est plus arrivé !

Si proches de cette puissance de la nature (le volcan, pas le rhume), nous ne pouvions échapper à son ascension. Heureusement (pour pépé le sciatiqueux), on peut s’approcher du cratère en 4×4, puis marcher 20 minutes.
La haut, le spectacle est fabuleux. La lave bouillonne, explose, le volcan gronde, souffle, comme le tonnerre, crache des flammes comme le souffle d’un dragon. Les blocs de lave se lèvent dans le ciel, et retombent comme une pluie d’étoiles filantes, tout prés de nous. Un des très rares endroits du monde ou l’on peut observer ce spectacle aussi facilement, et d’aussi prés. Curieux d’ailleurs, il n’y a aucune mesure de sécurité. On est assis sur le bord du cratère, la lave est en dessous, il suffirait de glisser…

Petit vol de drone dans le cratère, qui a finit en panique. Drone égaré dans le noir complet, proche de la lave… on l’a récupéré au final, bien flippant…

Nous avons retrouvé ici 2 bateaux de français (c’est les vacances à Nouméa), dont un avec deux petites filles à bord, les enfants sont ravis.

Départ prévu demain pour la Nouvelle Calédonie, la météo s’annonce clémente.

Saucisson, baguette et éclairs au chocolat !

Curieusement, les Ni-Van (habitants des Vanuatu) ne semblent pas avoir conservé de leur passage sous l’aile colonisatrice de la France un amour immodéré du sandwich pâté cornichon !
Et pourtant, quelle belle œuvre culturelle la France a laissé à Port Vila, capitale du Vanuatu. Jugez plutôt : 2 boulangeries, une Alliance Française, un Leader Price et 3 Bons Marchés !
Du coup, c’est avec avidité que nous nous sommes rués sur les étalages offrant ces appétissantes franchouillardises. 9 mois que les enfants n’avaient plus vu un croissant, vous vous rendez-compte ? Essayez pour voir de vous passer de la rassurante présence d’une tranche de saucisson lors de votre apéritif ! Et le guilleret craquement d’une baguette tiède que l’on brise au petit déjeuner dominical ?
En revanche, ces bienfaits culinaires ne sont pas venus seuls, et on leur a aussi refilé le christianisme. On est allé assister à la messe de Pentecôte, en présence de l’évêque encalotté. Les chants sont exceptionnels, les fidèles reprenant en canon, et sur différents tons de voix. Les robes sont colorées, fleuries… ça change des messes métropolitaines un poil pénibles.
C’est aussi l’occasion de visiter le Musée National, une boulangerie, une brûlerie de café, une boulangerie, une boulangerie… enfin les trucs fondamentaux.

Départ d’ici un ou deux jours pour Tanna, un poil au Sud. On guette la bonne fenêtre météo pour ne pas avoir trop de vent de face.

Oui, je sais, il n’y a pas de photos, mais dans les grandes villes, rien de bien joli…

Volcan et Laplap

Le Vanuatu est posé sur une chaîne de volcans. En fait, les îles sont toutes des sommets de volcans plus ou moins endormis.

C’est l’activité de l’un d’eux qui nous a attirés vers Ambryn, ou le volcan, constamment en activité, réchauffe pas mal les alentours. Or, l’eau devient un peu glaciale. A la dernière plongée, nous l’avons mesurée à 27°C, ce qui est largement en dessous de notre zone de confort.
Et à Ambryn, il y a cette petite rivière qui vient direct du volcan, avec de l’eau à… quoi, 40 °C ? En tout cas, petite baignade dans le lac, en bord de mer, alternant eau chaude du volcan et eau frigorifiée de l’Océan, revigorant. Les enfants en ont profité pour se couvrir de sable noir, bien plus rigolo que le blanc !

Puis, nous sommes allés sur l’île de Uliveo. Là, nous avons eu la chance de rencontrer Fiona, professeur de Français à l’école locale. Super rencontre ! Elle est ravie de pouvoir parler un peu français. Du coup, nous avons partagé le laplap, sorte de bouillie cuite dans une feuille de bananier, à base de lait de coco et de manioc ou banane. Assez… costaud comme truc. On peut pas dire qu’on se resserve jusqu’à plus soif. Mais ce sont de supers moments de convivialité et de partage. On a rendu l’invitation à bord de Katali, une première pour eux. Ils ont dévore le festin de Soizic !

Du coup, Lola est devenue son assistante maîtresse d’Ecole, et s’occupe des cours de français depuis 3 jours, pour sa plus grande joie. Elle fait chanter les élèves, répéter, enfin elle s’éclate !

Pendant que les filles enseignent, les hommes (Matthieu, Timéo, Mael) sont allés boire le kava. C’est une boisson euphorisante/relaxante consommée dans tout le Pacifique Sud (qui engourdi bien le bas du visage en tout cas, ambiance anesthésie chez le dentiste) faite en pressant une racine. Timéo et Mael se sont occupés de sa confection à la moulinette, puis ont même goûté, au grand affolement des hommes du village (qui se réunissent tous les jours de 15h à 18h pour siroter le kava).

C’est que la vie est chargée sur ces petites îles !

Et comme on s’est fait engueuler pour l’absence de photo à la précédente nouvelle, en voici quelques-unes (comme si on avait un bon internet par ici !)

Plongée sur le Président

Bon, évidemment, vous devez tous être très inquiets, puisqu’il y a longtemps que nous devrions être arrivés, et avoir donné des nouvelles rassurantes. De votre côté, vous avez du avertir les gardes cotes du Vanuatu et vous ronger les ongles… Mais non, rassurez-vous, on est juste des gros feignants, et nous la coulons douce à Luganville, sur l’île d’Espiritu Santo, au Vanuatu depuis quelques jours.
Et vu qu’on repart demain, on s’est dit qu’on ferait un coucou quand même.
Nous nous sommes mouillés juste devant un petit café ouvert par deux français et leur fille de… 11 ans, à la grande joie de Lola, et des garçons. Ces 4 là ne se quittent plus depuis notre arrivée.
Du coup, Soizic tient compagnie à son abcès, et Matthieu en profite pour aller plonger sur le USS President Coolidge, ancien paquebot de luxe réquisitionné par l’armée US lors de la seconde guerre mondiale pour du transport de troupes. Cette andouille à coulé sur une mine américaine à l’entrée de la baie. Il y reste tous les effets personnels des 5000 soldats, des tanks, des jeeps, des canons… et l’intérieur est plein de couloirs, escaliers… une magnifique épave !
Demain, cap vers le Sud !

Accueillis à coup de flèches et d’écrevisses

Quand les 700 espagnols de la flotte de Mendana, un Capitaine Espagnol qui rêvait de christianiser le Pacifique, se sont installés à Nendo (qu’ils ont baptisés Santa Cruz), ils se sont fait recevoir à coup de flèches, et de malaria ! Après quelques mois, ils n’étaient plus que 100 à piteusement arriver à retourner à Acapulco…
Pour notre part, l’accueil s’est beaucoup mieux passé. Lola s’est très rapidement fait des copines à terre, qui lui ont appris à frire les bananes, les patates douces, faire du pudding de… de quoi d’ailleurs ? Timéo et Mael, quant à eux, se sont fait embarquer dans une pêche nocturne au harpon avec une équipe de solide gaillards locaux, revenus la barque pleine, ce qui nous a permis un beau repas d’écrevisses.
La santé des vieux parents se porte mieux, Soizic ne suinte plus, et Matthieu arrête (un peu) de se plaindre.

Donc pour éviter les bordées de flèches (est-ce un signe, mais c’est un arc qu’à fabriqué pour Timéo un papa local), il est temps de partir.

Cap au Sud, vers le Vanuatu. On ne sait pas trop quelle île encore, ça dépendra de la météo. Au passage, peut être nous arrêterons-nous à Vanikoro, île connue des navigateurs français pour avoir été le lieu du naufrage de La Boussole et de l’Astrolabe, navires de l’expédition La Pérouse, fin 18ème. La aussi, 200 marins au départ, 100 environ périssent dans le naufrage, les autres se réfugient à terre, et meurt tous. Oui, TOUS. Les locaux disent qu’ils sont partis en barque… Mouais… mon œil. Ils les ont bouffé ouais! Les deux épaves ont été retrouvées, mais aucun cadavre nulle part. Il ne reste qu’une trace de leur passage, une plante locale qui s’appelle « Cassoulet » !
Ca donne pas forcément envie de s’y arrêter…

Donc 2, 3 ou 4 jours de traversée devant nous.