Coucou à tous, Bon, allez, il faut prendre ça avec décontraction: évidemment, la clavette de l’autre safran a cassé aussi, la nuit dernière. Imaginez, la clavette, dans une voiture, c’est ce qui relierait la roue à la transmission. Donc, dans notre cas, quand on tourne le volant, on ne tourne qu’une roue… La roue restante fonctionnant sur une réparation de fortune pour laquelle on prie régulièrement. On ne peut pas faire la même réparation sur le deuxième safran, car (pour des raisons un poil longue à expliquer), à la différence du premier safran, celui ci a besoin d’être immobilisé, ce qui est impossible en pleine mer, il faut attendre le mouillage. Du coup, on ne regrette plus notre panne de pilote, puisque le pilote serait incapable de gérer cette absence de roue droite. Barrer à la main est déjà super dur, au moins, ça nous maintient en éveil pendant les longues nuits. Aujourd’hui, nous avons eu la visite aérienne des Coastguards indiens. Car devant nous, les îles Nicobar, longue chaîne d’îles Indiennes qui barrent le chemin. Il nous faut donc traverser une dernière fois le territoire Indien. Donc, petite discussion à la radio, qui vous êtes, ou vous allez, blablabla, classique. On a pas osé leur demander un arrêt de sécurité pour réparer la deuxième clavette tranquille aux îles Nicobar, car c’est un archipel interdit, mais vu que demain, nous passons à 500 mètres de l’une des îles, je pense que l’on ne résistera pas à s’arrêter. Allez, c’est notre dernière chance de finir dans les geôles Indiennes, préparez les oranges !
Grosses vagues et petite fatigue
Pfiouuuuuu, fatigués quand même ! C’est qu’une longue nuit à se relayer à la barre toutes les heures, ça épuise. Nous sommes de la génération pilote automatique, pas navigation en solitaire, la bite et le couteau face aux éléments déchaînés… Et quand on sait qu’il y a au moins 4 nuits identiques à venir… Enfin, on garde le moral, on avance, c’est le principal. Dans 2 jours, on devrait passer les îles Nicobar (territoire indien, mais interdit d’accès, qu’est ce qui vont encore nous inventer), puis 2 jours plus tard, apercevoir la Thaïlande. En attendant, on prend le rythme, les ampoules aux mains, le mal au dos, et les poissons volants. Aujourd’hui, premiers dauphins pour Katali, qui sont venus en banc (ou en troupeau ?) nous faire coucou. Également, une tortue croisée, en train de mastiquer un grand sac plastique rouge… triste planète. Ce soir à 20h, il nous reste 610 miles.