Nicobar toi d’la

Innnnnnnnnnnnncredible India, on les a !

Quoi donc ? Nos passeports !

Et en cadeau Bonux, la « Permission for sail », délivrée par le Superintendent of Police of Andaman & Nicobar Islands.

Et typiquement indien, ce document qui nous a donc été remis ce soir, est en copie au :

– Commander-in-chief, ANC, Port Blair

– Director General of Police, A&N Islands, Port Blair

– Superintendent of Car Nicobar

– SP(CID), Port Blair/Car Nicobar

– Chief Port Administrator, Port Management Board, Port Blair

– The Signal Superintendent (PMB), Car Nicobar

– The Assistant Director, Intelligence Bureau, Port Blair

– The Intelligence Officer (JIO, Car Nicobar)

– The Security Officer, Indian Air force, Car Nicobar

– The SHO, PS, Car Nicobar

Rien que ça ! Pas étonnant que ça ait pris un peu de temps si tout ce petit monde devait être consulté. Comme ça, ils sont tous sûr de se blinder: « Si j’ai fait une connerie, et qu’aucun des types que j’ai mis en copie ne s’en aperçoit, c’est pas vraiment ma faute du coup, non ? »

On a quasiment fait appel à la Cour Internationale des Droits de l’Homme, menacés que nous étions de passer le week-end ici, pour attendre la réouverture des bureaux, et de devoir aller à l’ancre car un cargo arrive demain… Du coup, on a profité de cette journée supplémentaire pour fignoler un peu la réparation des safrans (en fait, les deux clavettes étaient cassées en arrivant sur Car Nicobar, pas étonnant qu’il ait été un poil difficile de barrer).

On s’est même payé le luxe de réparer le pilote, dont le moteur électrique, ayant pris l’eau de mer (par un capot non étanchéifié par le chantier, je le répète), refusait tout bonnement de bouger, tout plein de rouille partout (ça va vite avec l’eau de mer). Mais ce soir, tout gazouille à nouveau. Les clavettes attendent patiemment de clavetter ferme, les capots sont étanchéifiés, le pilote roucoule, et on va pouvoir aller se coucher à une heure décente, car demain, départ à l’aube (4h30 ici).

En discutant aujourd’hui avec les très nombreuses personnes venues nous voir (La Police à même dû barrer l’entrée du quai pour arrêter le défilé), nous avons appris qu’effectivement, l’isolement des îles Nicobar (afin de préserver les tribus locales) est tel que pour la plupart des personnes ici, nous étions les premiers blancs qu’ils voyaient. Du coup, les enfants en avaient marre de se faire toucher les cheveux, la peau, prendre en photo… Mais le contact était tout de même très sympa, avec ces populations qui ressemblent visiblement beaucoup plus à des Thaïs qu’à des Tamouls. Demain, cap sur Phuket, 350 miles, 2 jours ?

Le Zoo de Car Nicobar

Non non, ne vous méprenez pas, le Zoo, c’est nous ! Les pauvres animaux mis en cage, dénutris, dépressifs et apathiques qu’un public abondant vient observer, c’est nous !

Sauf que personne ne nous a jeté de cacahouètes (ni de noix de cajou pimentées, ce qui aurait été apprécié). Toujours à Car Nicobar. Nous avons reçu la visite de la Super Intendant de la Police des îles Nicobar (la grosse légume quoi), qui nous a garanti que notre cas était prioritaire, qu’elle avait été choquée d’apprendre que nous avions des enfants à bord, et que notre cas n’était pas traité plus vite, mais qu’enfin vu le nombre d’officiels concernés (!!??) cela prendrait du temps.

Bref, c’est de l’Indien typique « je sais pas trop quoi faire de vous, donc je transfère la patate chaude au voisin/supérieur/belle mère… ». Notre dossier doit être en route pour le bureau du premier ministre à Delhi à l’heure qu’il est. Pendant ce temps, le trouvant long justement, le temps, les enfants se sont aventurés sur le quai pour une partie de pêche avec les autochtones, fort accueillants au demeurant.

Mais la Police veille, et a rapidement sommé ces dangereux criminels (ce sont les enfants, pas les autochtones) de retourner à bord de leur embarcation. Non sans s’être pris en photo avant au côtés de Mael. Bref, on se la coule douce aux Nicobar.

Message de Lola

Bonjour, je m’appelle Lola et j’ai 8 ans. Je suis parti de Pondichery hier sur mon bateau. Pendant le trajet du premier jour, je suis tombé un peu malade et j’ai vomi. Avant de me coucher j’ai vu un cargo. Ce matin, ça allait beaucoup mieux. Quelques temps après le petit déjeuner, je suis allé dehors regarder la mer, et j’ai cru voir un dauphin, mais c’était une tortue.

L’Inde, tu l’aimes ou tu la quittes pas

Promis, on garde pour un grand réalisateur les droits ciné de notre épopée Indienne, car on peut dire que ça n’arrête pas de rebondir. Nous avons beau être à 1600km des côtes du sous-continent Indien, à l’heure qu’il est, nous revoilà « retenus » contre notre gré sur la riante île de Car Nicobar… Ha ha ha, à ce point, ça devient vraiment rigolo. Le problème des îles interdites, comme par exemple les îles Nicobar, c’est que vous ne savez pas trop sur quoi vous allez tomber. Une île déserte, peuplée de 3 ou 4 tribus d’anthropophages n’ayant jamais vu d’homme blanc (mais attirés par la nouvelle cuisine) ? Un centre de recherche ultra secret de l’armée Indienne ou ils mettent au point les cheese nan qui résisteront à un séjour dans l’espace ? Un lupanar géant vendu à un multimiliardaire Tamoul, qui nous recevra dans son palais de 3000 chambres ? Bref, on en savait rien. On penchait tout de même plus sur le caillou désert. Nous nous sommes donc approché sans méfiance de la Savai Bay, sise au Nord Ouest de l’île Car Nicobar, la plus protégée de la houle pour nous permettre d’effectuer cette réparation sur nos safrans (merci encore au chantier Ultramarine de ne pas avoir suivi les plans de l’architecte, on vous adore les gars !). Mais en arrivant dans la baie, nondediou, une grosse digue, plein de bâtiments… Flûte ! Pas de panique, il s’agit certainement d’une ancienne léproserie abandonnée. On met l’ancre du côté opposé, et évidemment, à peine mouillés « Port Control to Sailing Yacht, Port Control to Sailing Yacht »… Et hop, c’est parti, bienvenue en Inde. Malheureusement, je n’entends rien à ce que le gars me demande, et le type ne trouve qu’à me répondre « vous parlez trop Monsieur, veuillez juste répondre à mes questions ! » « Mais bon sang, je les entends pas tes questions, alors oui, je te raconte ma vie ». Mais lui, ce qui l’intéresse, c’est le tirant d’eau du bateau, son gross tonnage, sa largeur, le nom de mon père (oui oui, le nom de mon père…). Et évidemment, une fois la réparation de fortune faite (malheureusement, pas miraculeux), nous sommes sommés de venir au quai, derrière la grosse digue, pour une Innnnnspection ! Qu’aurions-nous dû faire ? Nous barrer en faisant semblant de ne pas entendre leur radio, et prendre le risque de se faire bombarder par l’un des sous marin nucléaire que nous avons vendu à ce riant pays ? On a plutôt choisi l’expérience « découvrons en rigolant », se taper encore un peu d’administration indienne. Donc hop, direction le quai de l’île interdite… whouuuu, ça fait peur. Et c’est vrai que le comité d’accueil est un peu effrayant. Une bande de villageois (merde, ya des vrais habitants, pas des chercheurs de l’armée, on va se faire bouffer) à l’air consterné nous regarde arriver, nos enfants à poil qui sautent sur le trampoline, ce bateau pour eux sorti d’un épisode de Star Trek, une femme à demi nue (enfin qui montre ses épaules)… On leur lance les amarres, qu’ils regardent l’air ahuri ne comprenant pas ce qu’ils doivent en faire « mais si, regarde, tu la tournes autour de la bite, oui, non, non non non, pas comme ça… oui, oui, on y est ». Le type me sourit. Ha non, c’est aps un sourire, c’est un monstrueux bec de lièvre… pfiouuu, ça va être sympa l’escale… Le vent nous éloigne du quai, ce qui, heureusement, nous maintient à 1 mètre de ce groupe de semis zombis prêt à nous sauter à la gorge. La voix à la Radio nous rappelle que nous ne devons pas descendre à terre (ça va pas la tête non, pas envie de se faire bouffer), ce que nous respectons scrupuleusement. Les officiels sont « on the way » nous confirme t’il. C’est donc 4 heures plus tard (hé oui, l’île fait 10km de diagonale quand même) qu’arrivent à bord : – le sous officier de la Police locale – Le représentant de la « Indian Intelligence » – Le gars des « phares et balises » – Le gars qui vient pour les cacaouètes. Et hop, c’est reparti. Nom, adresse, destination, port d’enregistrement, patatipatata. Tout ça pour repartir avec nos passeports (éh éh, nous voilà otages), et une lettre manuscrite du Captain expliquant pourquoi on s’est arrêté (c’est vrai ça, POURQUOI on s’est arrêté), et demandant aux Super Intendant des îles Andaman et Nicobar de bien vouloir nous laisser partir sans servir de nourriture aux tribus locale (car oui, le sous officier me l’a bien confirmé, les îles sont peuplés de « Tribal Population », les drôles de types qui nous regardent depuis le quai, emmenant leurs femmes, leurs enfants, nous prenant en photo (parce qu’aujourd’hui, le « tribal gars de l’île interdite » à son compte Instagram). On nous promet une réponse « peut être pour demain soir »… Ha ha ! L’Inde ! Elle nous fait quand même bien rigoler. Bof, c’est l’occasion pour nous de se reposer au quai après ces 5 jours éprouvants (dont 3 de barre ininterrompus). Toujours pas le droit d’aller à terre, mais bon, on s’entraîne à simuler un bec de lièvre du moyen âge, et dès demain, c’est sûr, on pourra tenter de s’aventurer en territoire « interdit »… Pour finir, une question très sérieuse à nos lecteurs connectés : Quelqu’un peut il nous envoyer les extraits des textes qui régissent un arrêt d’urgence d’un navire dans les eaux d’un pays ? Nous avons toujours entendu dire qu’un pays était dans l’obligation d’accepter une escale de 72 heures à un bateau nécessitant des réparations. Sans pour autant donner le droit de descendre à terre. Mais qu’en est il du droit de ce pays de conserver les passeports, et surtout de retarder le départ du bateau sous prétexte d’obtenir la clearance d’une autorité quelconque ? On ne sait jamais, s’ils commencent à faire du zèle, et à nécessiter une semaine pour nous relâcher, nous aimerions avoir quelques arguments juridiques à leur opposer. Donc, si vous pouviez, chers lecteurs, faire une petite recherche internet pour nous et nous en envoyer les résultats, ce serait fantastique. La nuit tombe sur Car Nicobar. La petite famille au grand complet roupille. Des retardataires de l’armée (les pauvres n’avaient pas pu venir avant), viennent de passer. Scène surréaliste, sur le quai, à la lueur du téléphone portable, à leur dicter mon adresse et téléphone en France, le nom de mon père (décidément), l’âge de mes enfants, la longueur de mes poils de dessous de bras… Haaaaa, Incredible India ! 350 miles à parcourir jusqu’à Phuket. En fonction des évènements, entre 2 jours et 2 mois. Pour nous envoyer des oranges : La famille du Captain dont le père s’appelle Alain Fleury Quai pourri de l’île interdite Car Nicobar Inde (éh oui, car c’est bien de l’Inde qu’il s’agit)

Coastguards, amis pour la vie

Coucou à tous, Bon, allez, il faut prendre ça avec décontraction: évidemment, la clavette de l’autre safran a cassé aussi, la nuit dernière. Imaginez, la clavette, dans une voiture, c’est ce qui relierait la roue à la transmission. Donc, dans notre cas, quand on tourne le volant, on ne tourne qu’une roue… La roue restante fonctionnant sur une réparation de fortune pour laquelle on prie régulièrement. On ne peut pas faire la même réparation sur le deuxième safran, car (pour des raisons un poil longue à expliquer), à la différence du premier safran, celui ci a besoin d’être immobilisé, ce qui est impossible en pleine mer, il faut attendre le mouillage. Du coup, on ne regrette plus notre panne de pilote, puisque le pilote serait incapable de gérer cette absence de roue droite. Barrer à la main est déjà super dur, au moins, ça nous maintient en éveil pendant les longues nuits. Aujourd’hui, nous avons eu la visite aérienne des Coastguards indiens. Car devant nous, les îles Nicobar, longue chaîne d’îles Indiennes qui barrent le chemin. Il nous faut donc traverser une dernière fois le territoire Indien. Donc, petite discussion à la radio, qui vous êtes, ou vous allez, blablabla, classique. On a pas osé leur demander un arrêt de sécurité pour réparer la deuxième clavette tranquille aux îles Nicobar, car c’est un archipel interdit, mais vu que demain, nous passons à 500 mètres de l’une des îles, je pense que l’on ne résistera pas à s’arrêter. Allez, c’est notre dernière chance de finir dans les geôles Indiennes, préparez les oranges !

Grosses vagues et petite fatigue

Pfiouuuuuu, fatigués quand même ! C’est qu’une longue nuit à se relayer à la barre toutes les heures, ça épuise. Nous sommes de la génération pilote automatique, pas navigation en solitaire, la bite et le couteau face aux éléments déchaînés… Et quand on sait qu’il y a au moins 4 nuits identiques à venir… Enfin, on garde le moral, on avance, c’est le principal. Dans 2 jours, on devrait passer les îles Nicobar (territoire indien, mais interdit d’accès, qu’est ce qui vont encore nous inventer), puis 2 jours plus tard, apercevoir la Thaïlande. En attendant, on prend le rythme, les ampoules aux mains, le mal au dos, et les poissons volants. Aujourd’hui, premiers dauphins pour Katali, qui sont venus en banc (ou en troupeau ?) nous faire coucou. Également, une tortue croisée, en train de mastiquer un grand sac plastique rouge… triste planète. Ce soir à 20h, il nous reste 610 miles.

Et oui, c’est de pire en pire

A que vous êtes bien, sous votre couette, ou sous votre drap, à fermer les yeux ce soir sans vous soucier de… sans vous soucier de barrer ! Et oui, notre pilote, ayant pris un petit bain forcé (toujours le petit capot sur la mèche de safran, pas étanchéifiée, qui a laissé rentrer plein de flotte dans la cale du pilote), à décidé de se mettre au repos. Et CA, la panne de pilote, avec 800 miles devant vous, 3 enfants à gérer, c’est du pur bonheur. Ca veut dire que l’un des parents doit TOUJOURS être à la barre. Oui, toujours, le jour, la nuit, toujours. On a passé 4 heures aujourd’hui arrêtés, pour tenter de réparer la clavette du safran bâbord (vous suivez ?). En fait, loin d’être en inox et d’avoir réagit avec l’alu, elle est en fibre, comme les plans le prévoit, mais elle était collée au lieu d’être fibrée. Et pourtant, croyez-moi, c’est même souligné dans les plans… Enfin, on a réussi à fabriquer une clavette en fibre que l’on a collé et vissé, en dépannage. Pour l’instant ça tient, on a donc récupéré 2 safrans, plus facile pour barrer le bateau. Bon, donc le moral n’est pas au super beau fixe ce soir. Mais on se réjouit en se disant que ça pourrait être pire, on pourrait être encore à Pondicherry ! Ce soir à 20h, il nous reste 780 miles.

2ème jour de traversée

Bon, on le savait, ça sert à ça cette traversée, tester le bateau… Donc aujourd’hui, notre lot de casse et surprises diverses, on sent que ce sera le quotidien de la traversée. Donc, petit bilan de la journée : – le tuyau de la douchette qui se déconnecte, on en est quitte pour 50 litres d’eau douce perdue – la clavette qui assure la liaison entre le secteur de barre babord et le safran à cassé, donc nous ne pouvons plus bouger ce safran. Seul le tribord fonctionne. Pas très grave tant qu’il en reste un. Si l’autre casse, c’est un peu problématique… Sans rentrer dans les détails, elle a cassé car une petite trappe qui protège le haut du tube de safran est mal étanchéifiée, donc de l’eau de mer à coulé le long du safran (en aluminium), et de la clavette (en inox). Trio fatal (sel+alu+inox) qui a eu raison de la clavette. Nous sommes toujours bloqués à 3 ris dans la grand voile et un foc bien roulé. Or, le vent est bien tombé, 15/20 noeuds. Du coup, notre lévrier des mers se traîne. Le mauvais côté, c’est qu’on est pas prêts d’arriver, le bon, c’est que tout le monde revit à bord. Le bateau bouge beaucoup moins, les enfants jouent, courent, sautent, on peut dormir, manger à table… enfin la vraie vie. Du coup, ce soir, les enfants sont de corvée de patates pour fâter ça ! Ce soir à 19h00, il nous reste 900 miles. A ce rythme, encore 6 jours.

La nuit des lattes filantes

Forcement, commencer notre vie sur Katali par une traversée de 1200 miles par 25/30 nœuds de vent et 3 mètres de houle, c’est un bon test pour le bateau. Pour l’équipage aussi d’ailleurs. Ceux qui doivent vomir vomissent, et ce qui doit casser casse. Pour le vomi, c’est Lola, hier soir, toute patraque, et immédiatement après en pleine forme, chantant et souriant. Pour le matériel, c’est ce matin, vers 4h, le ris (cordage que l’on tend pour diminuer la surface de la voile) qui casse. Évidemment, la voile n’apprécie pas, et se met à faseyer dans les 30 nœuds de vent. Et là, 4 lattes qui se cassent et se font la malle ! 4 lattes, rien que ça… Du coup, on descend la voile jusqu’au 3ème ris, pour récupérer un peu de tranquillité, mais ça faseye encore, et ce matin, avec un morceau de latte récupéré, on fabrique une latte pour remplacer la plus petite qui manque. Du coup, nous voilà avec une toute petite voilure, qui nous permet tout de même de filer à 8 nœuds. Mais cela va rallonger la traversée, c’est sûr. On aurait préféré commencer par un petit mouillage protégé et l’eau translucide, mais y a pas ça par ici. Pour la petite histoire des lattes, mon fabricant de voiles m’avait certifié en avoir, du coup, je n’avais pas fait livrer ces joncs de 6 mètres de long avec le mât (c’eut été pourtant si simple). Or, le voilier n’en avait finalement pas, et nous les avons ramené de France en avion, découpée en tronçons de 1m70. L’assemblage en résine/fibre ici a été très mal fait, et elles restent très fragiles au niveau des liaisons. C’est pourquoi cette nuit, elle se sont cassées, puis envolées dans les airs… Les enfant demandent chaque demi heure combien il reste de temps avant la Thaïlande… Sûr que les conditions ici sont assez difficiles, avec cette mer très forte, et ce vent puissant… Ça va sembler long à tout le monde. Enfin, ce matin à 9h, il nous reste 970 miles. A bientôt

Premier coucher de soleil

Qu’est ce que c’est que cette photo pourrie ? Ils nous ont habitués à mieux… Et bien cette photo, c’est Pondicherry qui disparaît à l’horizon. OUI, nous sommes PARTIS !! Une journée évidemment très intense. Les formalités furent très rapides, tout ayant été fait hier. Une bonne vingtaine d’irréductibles copains qui sont revenus nous dire à nouveau au revoir, mis dehors par l’immigration qui avait peur des clandestins. Quelques larmes, bien sûr, une grosse boule au ventre, un passage de passe facile à pleine marée haute, un passage en bateau proche du front de mer de Pondichery, ou nos amis ont emmenés leurs enfants de sortie de l’école, puis, grand voile haute, foc déroulé, hop, cap à l’Est, la Thaïlande ! Et puis bien sûr, la vedette de la Coastal Police qui nous fait de grands signes pour que l’on s’arrête. Facile à la voile ! On fait semblant de croire qu’ils nous font des signes d’aurevoir, mais ça ne marche pas. On se met donc face au vent, on enroule le foc, ils s’approchent pour nous brailler « Combien de personnes à bord ? ». Ben 5 ! « OK alors, bon voyage ». Et de repartir, toute sirènes hurlantes, n’importe quoi. Mais ce fut notre dernier contact avec les autorités Indiennes. Désormais, la voie est libre. 1200 miles devant nous, 5 ou 6 jours. La mer est assez grosse (2,5/3 mètres de houle), le vent assez fort (25 nœuds établis), et tout l’équipage un peu barbouillé. Évidemment, une petite perte d’habitude avec ces 2 ans terrestres. Heureusement, vers 17 heures, ziiiiiiiiii, la ligne de pêche se déroule, les enfants s’excitent ! Ils rêvaient de pécher un poisson, c’est chose faite, un petit thon qui finira dans la casserole 1 heure plus tard. Ils sont tout content, les parents aussi, la mer nous offre son plus beau cadeau de bienvenue. On a bien réduit la toile pour ne pas trop tirer sur le bateau, encore jeune. Nous filons quand même à 9/10 nœuds. Un vrai cap est franchi aujourd’hui pour toute la famille. Un changement radical et soudain de mode de vie. C’est à la fois un soulagement, et un gros défi. Démarrer par 6 jours de traversée musclée n’est pas le plus simple, mais le bonheur est là cette fois, pour de bon. Nous sommes ravis de partager cela avec vous. A très bientôt.