Même pas mal

Un cyclone ? Ou ça un cyclone ? Ha, oui, un pécheur local nous a bien parlé d’une dépression en préparation loin vers le Nord-Est. En regardant sur le net, celle-ci partait vers le Nord-Ouest, pas du tout vers nous. D’ailleurs, on est pas fou : Palawan est touché par 1% des cyclones Philippins, et la fin de la saison est à la mi décembre, donc, tranquilou…
Alors on profite des magnifiques paysages autour d’El Nido, des villages de pêcheurs, ou à peine mouillés, on se retrouve avec 30 (oui, 30) enfants sur le trampoline, pire qu’un cyclone; des poissons, décidemment abondants (encore un gros Whaoo qui s’est laissé attrapé, miam miam).
On profite des baies, désertes, ou coincés entre cocotiers et coucher de soleil, on se refait une beauté (c’est qu’on à bientôt de la visite), séance coiffeur pour tout le monde. Des mouillages ou on se paye même le luxe d’avoir pied, on va mettre l’ancre à la main… Le soir, les locaux viennent nous chanter des chants de Noël en Tagalog… enfin un petit air de vie tranquille.

Alors on s’est bien demandé ce qu’il advenait du ciel bleu, alors que nous nous étions ancré à un mouillage très protégé, hors portée téléphone ou internet. On s’est dit qu’on allait laisser passer une journée de vent et de ciel gris, petite ambiance bretonne, jeux de société… Mais aujourd’hui, on est sorti de notre coquille pour découvrir dehors une mer bien déchainée, et un vent assez fort. 2 heures plus tard, nous sommes à El Nido (ou plutôt à Corong-Corong, juste à côté), ou nous apprenons en nous connectant qu’un gros cyclone passe effectivement à 300km de là…

Sa course à brutalement déviée de 90°, et il va longer la côte de Palawan, à 150km de distance. Heureusement, ce ne sera plus un cyclone, puisque sa puissance est en chute libre. En bref, il y aura du vent au large, de la mer et de la pluie pour nous, pendant quelques jours.

Famille aimantes et amis soucieux, rassurez-vous donc, tout va bien !

Magie Philippine

L’état de grâce se poursuit. Nous découvrons une île de Palawan très attrayante, de très beaux paysages qui nous rappellent les Marquises, des baies très calmes, surplombées par des montagnes couvertes de végétation, des plages bordées de cocotiers, des populations acceuillantes

Et puis il y a ces bateaux philippins, les « spider boats », trimarans munis de deux coques latérales très fines en bambous. Il y en a partout, et ils ont quand même de la gueule !

Le tout donne une ambiance très paisible, dont nous faisons profiter les enfants pour faire un maximum d’école, ils sont ravis !

Nous avons cédé à la tentation de visiter la « Underground River », l’une des 7 « nouvelles merveilles du monde »… Vaste rivière sous terraine de plus de 20km au total, la plus longue du monde. Bon, sur le papier, ça donne envie, mais là, ils en ont fait une énorme attraction touristique. Les touristes sont ammenés du port voisin sans dicontinuer, leur chargement étant assuré au micro sur le quai. Puis, débarquement sur la plage, petite marche dans la forêt, on enfile son gilet et son casque obligatoire, on met sur ses oreilles d’audioguide (obligatoire également !), et hop, on monte en pirogue à rame pour se faire balader sur 1,5km sur la rivière. Mine de rien, il fallait organiser le flux, et c’est pas mal fait. Du coup, on est seul dans la rivière, les départs étant échelonnés, pas de bruit, juste la lampe frontale du rameur…  Enfin bon, beaucoup trop de monde pour nous. Les enfants ont d’ailleurs préféré sauter à l’eau sur la plage (flute, c’est interdit, on nous saute dessus), ou tripoter une énorme tortue qui vient de s’échouer, morte, sur la plage.

Nous remontons assez vite vers le Nord, en profitant d’une mer très calme, de très peu de vent contre nous.

Meurtre en pleine mer

Le mystère est résolu : c’est avec un couteau à filet (préalablement aidé par un gros marteau ), dans la jupe de Katali, en plein midi, et par l’équipage tout entier que fut assassinée cette innocente créature, j’ai nommé, la daurade coryphène.

Ca faisait bien longtemps qu’on en avait péché une, mais les eaux Philippines semblent être bien plus poissonneuses que la Malaisie ou la Thaïlande. 2 poissons en 2 jours, bon début ! Cette infortunée à rapidement été transformé en magnifiques filets, qui marinent désormais au congélateur.

Les couleurs philippines ne sont pas sans nous rappeler la Polynésie. eaux turquoises, ilots plats et cocotiers… on va bien se régaler… Pour l’instant, on se fait une petite navigation de nuit, histoire de prendre de l’avance, et de pouvoir explorer le Nord de Palawan avant l’arrivée de nos prochains visiteurs.

Les enfants, eux, ne perdent pas le Nord, et ont fait leur lettre au Père Noël, que l’on mettra en bouteille, et à la mer demain matin… qui sait, la dernière fois, les dauphins du Père Noël sont apparus juste après les avoir lancé à l’eau !

Philippines, nous voilà !

Balabac Town, nous y sommes.

Après une magnifique journée de navigation sous gennaker à 7 nœuds de moyenne malgré un vent d’à peine 8 nœuds, sur une mer très calme, nous sommes arrivés à Balabac juste avant le coucher du soleil. Autant la météo est bonne, autant les fonds sont un peu effrayants.

La mer de Sulu est parsemées de hauts fonds. Certes, on a pas eu moins de 4 mètres, mais passer d’un coup de 80m à 5m, ça fait toujours un peu peur. Et puis ils donnent des noms pas très rassurants aux récifs… « great danger bank », « confusion reef »…

Petite balade à terre, histoire de jeter un coup d’œil au village, et là, gros contraste avec la Malaisie : plein de monde dehors, de la musique dans la rue, des rires, des saluts. On se fait aborder dans la rue, ça piaille, ça court, sapin de noël illuminé… Serions-nous passés d’un pays musulman à un pays catholique ? D’un pays qui a subit la colonisation espagnole, et l’autre les prêches islamiques…

Enfin bon, c’était chouette la Malaisie, mais là, le contraste est saisissant ! Organisés comme on est, on arrive là sans un peso en poche. Vu la taille du bled, ne rêvons pas de trouver un distributeur. Pas moyen de se faire un petit riz frit à terre, ou de se connecter à internet. Dur de survivre quoi ! On nous parle d’un préteur sur gage, seule solution, nous irons voir demain. Bonne journée à tous, et à très bientôt !