Plongée dans le mystère et les crocodiles

Forcèment, quand on dit « Bornéo », on pense plus crocodiles et Orangs Outans que sommets enneigées et récifs coraliens.

Et bien effectivement, à Bornéo, la jungle commence en pleine mer. La preuve : à peine à 100km des côtes, notre canne à pèche a enfin ramené un poisson… Nous regardons le bout de la ligne, en se pourléchant d’avance les babines, quand soudain, grosse déconvenue, ça n’est pas un poisson que nous avons au bout de la ligne, mais un serpent ! Oui oui, en pleine mer !

Bon, pas du type Boa constrictor, mais enfin quand même, une belle bête venue nous souhaiter la bienvenue…

Il ne manquerait plus que l’on pêche un crocodile !

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D’ailleurs, à peine arrivé, c’est ce que le capitaine à tenté de faire, en passant 1 heure sous l’eau, au soleil couchant, à échanger les 2 hélices du bateau, voire s’il était possible de comprendre si notre souci d’hélice vient du « cone clutch » du saildrive, ou du « rubber bushing » du moyeu de l’hélice (vous suivez hein ?).

Il faut avouer que le passage du voisin de ponton, qui, se voulant rassurant, glisse l’air de rien « ne vous inquiétez pas, ils n’ont pas attrapé de crocodile ici depuis 9 mois » a poussé Matthieu à terminer le boulot au plus vite (à la lueur de la lampe sous marine pour la dernière demi heure, super apaisant !).

Et là, oh miracle, les 2 hélices se portent à merveille ! Bon, le souci, c’est qu’il n’y a aucune explication logique, donc on se laisse une nuit pour digérer tout ça, l’hélice, le serpent, le crocodile, les nuits de quart, et on verra demain si on a un orang outan pour le petit déjeuner.

Journée paisible et ornithologique

Superbe journée de paix et de tranquillité aujourd’hui.

Après une nuit sur une parfaite mer d’huile, la journée s’est poursuivi sur un léger frisotis parcouru d’une longue houle qui nous provient de l’autre bout de la Mer de Chine. Du coup, le moteur (celui qui fait encore tourner son hélice) turbine 24h/24h, et je regarde avec anxiété sa jauge d’essence baisser, tant la perspective de transférer le diesel Babord vers Tribord en pleine mer par bidons me rebute.

On verra bien s’il tient jusqu’à Miri, à Bornéo, notre destination, 220 miles devant nous.

Deux hirondelles récupérées en pleine mer ont élu domicile sur Katali depuis 3 jours, profitant de notre passage pour voir du pays gratos. Ces passagers clandestins font comme chez eux, explorant le bateau sans frayeur. Quant aux enfants, ils souffrent de ce calme ambiant qui permet de mettre le turbo sur l’école. Aujourd’hui, Maths, français, Histoire, Géo, Sciences, Arts… et vlan, et avec le sourire s’il vous plait.

Et bien sûr, petite visite d’un gros dauphin solitaire au coucher du soleil, venu partager l’apéro avec nous…

Arrivée prévue le 7 au matin.

 

 

La traversée vue par les enfants

Il y a deux jours, nous sommes partis de Terengganu pour aller à Bornéo.

Les 2 premiers jours, il n’arrêtait pas de pleuvoir et il y avait de grosses vagues : nous n’arrêtions pas d’avoir le mal de mer. Mais aujourd’hui, la mer a été plus calme, et nous ne sommes plus malades.

Dans la matinée, en plein cours de français, nous avons vu des dauphins. Ils sont restés longtemps près du bateau, ça nous a fait une chouette récréation. Ils sont revenus nous voir dans l’après-midi.

Puis il y a eu un grain, et nous sommes allés jouer sous la pluie sur le trampoline, en faisant plein de glissades couverts de savon. Ce soir, nous prenons l’apéritif au soleil couchant en regardant les poissons volants. Il nous reste 3 jours de traversée.

Lola, Timéo et Mael

 

 

Accalmie

C’est vrai que l’histoire du type qui tombe du haut d’un immeuble est un peu déprimante, quand on y pense.

Dans notre cas, c’est comme si en bas de l’immeuble se trouvait un trampoline qui lui permettait de rebondir, et de se poser en douceur. Oui, la bonne réponse était que l’hélice bâbord ne tournait toujours pas à sa vitesse normale.

Mais en l’occurrence, ce matin, lors d’un essai du moteur, elle s’est enclenchée en vitesse « normale ». On a cru avoir réglé le problème (par imposition des mains), mais après arrêt et redémarrage du moteur, l’hélice reste désormais au repos.

Cela ne nous renseigne pas encore sur la nature du problème, mais enfin on garde espoir. L’imposition des mains à fonctionné pour la girouette, qui est rentrée dans le rang, et nous redonne des informations fiables. Quant à la drisse de grand-voile, il a fallu pratiquer l’imposition des mains au sommet du mât, afin de refaire passer la drisse dans le mât.

Pas agréable du tout dans la mer alors très formée, qui vous transforme en bilboquet perché à 22 mètres de haut. Il a fallu batailler un bon moment (et se prendre pas mal de coups de mât sur le crâne), mais la grand-voile est sagement revenue à sa position habituelle, en tête de mât !

Ajoutez à cela la mer qui justement, s’est grandement calmée aujourd’hui, et vous comprendrez que l’ambiance à bord soit devenue plus enjouée. Pour couronner le tout, des bancs de dauphins sont venus deux fois jouer longuement à l’étrave de Katali. Mael en a même profité pour faire un gateau au yaourt !

Ce soir, nous passons les îles indonésienne de Natuna, ou finalement nous ne nous arrêterons pas, ayant réussi à régler quelques-uns de nos problèmes en mer. Nous avons parcourus la moitié du trajet, soit 340 miles.

 

 

Jusque là, tout va bien

C’est l’histoire d’un gars, qui tombe du haut d’un immeuble. A chaque étage qui passe, il se dit « jusque là, tout va bien ! ».

Bon d’accord, je dramatise un peu, mais c’est pour faire de l’audience. D’un autre côté, ça fait un peu série noire notre traversée. Pour rendre la découverte de nos aventures plus intéressante, je vous propose un petit QCM :

1. Le moteur bâbord :

  • a : n’entraîne toujours pas l’hélice à sa vitesse normale
  • b : est d’une jolie couleur grise
  • c : entraîne parfaitement bien l’hélice

2. La girouette électronique en tête de mât :

  • a : fonctionne parfaitement bien
  • b : a cessé de fonctionner, nous laissant sans indication de direction et force du vent
  • c : est d’une jolie couleur noire

3. La drisse de grand voile :

  • a : est vraiment jolie avec ses reflets verts qui chatoient au soleil couchant
  • b : supporte une force de 7100kg, vraiment super
  • c : a cassé, nous empêchant de hisser la grand voile

4. L’horizon est couverte :

  • a : d’îlots paradisiaques
  • b : de dauphins qui sautent en tout sens
  • c : de plateformes pétrolières qui, la nuit, transforment l’horizon en portes de l’enfer

5. Le pilote automatique

  • a : fonctionne pour l’instant
  • b : finira bien par tomber en panne
  • c : est d’une belle couleur noire nacrée.

Voilà, on dépouillera les résultats pour découvrir lequel d’entre vous est le plus réaliste…

Enfin, à part ces quelques désagréments, c’est une traversée habituelle, assez houleuse, mais pas beaucoup de vent. Pas évident de faire l’école, mais maîtresse et élèves sont fidèles au rendez-vous, histoire de prendre de l’avance avant les balades bornéoniennes.

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Pour le sujet de l’hélice, à propos duquel nous avons reçu des réponses, merci beaucoup de votre aide. Marc, il ne s’agit pas d’un câble débranché, puisque l’hélice se bloque bien quand la manette de gaz est enclenchée, et que l’hélice tourne quand le moteur tourne (mais ne fait pas avancer le bateau à plus d’un noeud). J’ai vérifié visuellement, l’inverseur passe bien la marche avant et arrière quand on bouge la manette des gaz.

Quant à Jacques (pense que je ne reçois pas tes commenaires, il faut passer par la page contact du site, ce sont des copains qui me l’ont transféré), je ne vois pas de quel caoutchouc tu parles. Enfin j’imagines que tu décris une sorte de pièce de caoutchouc qui ferait « tampon » entre l’arbre d’entraînement de l’hélice et l’hélice elle même, mais dans mon cas (si je me souviens bien, car j’ai monté l’hélice il y a 2 ans), l’hélice est tout simplement enfichée sur l’arbre, et maintenu à l’aide d’une clavette, la rendant totalement solidaire de l’arbre… Ou alors la clavette serait abîmée ? J’ai essayé de tourner l’hélice à la main sous l’eau avec la marche avant enclenchée, mais ça résistait très fort… C’est une bipale flexofold. J’ai aussi vérifié le niveau d’huile de l’inverseur, qui est bon…

Nous croisons une île à 200 miles devant nous, ce sera peut être l’occasion de regarder cela sous l’eau au calme, car là, en pleine mer avec la houle qu’il y a, c’st un peu compliqué. Merci à tous pour votre aide, à très bientôt

Ce serait trop simple

Hé oui, si tout était toujours très simple, les océans seraient encombrés de navigateurs, il ne nous resteraient plus que le fonds des grottes, mais c’est moins poissonneux.

Nous venons de faire une petite escale à Terengganu, après avoir déposé une famille ravie d’avoir passé quelques jours de vacances avec nous. Les enfants sont repartis plein de requins baleines dans les yeux, le papa, de perroquets géants au bout de l’arbalète, et la maman, de siestes au son du tango.

Dernière visite en Malaisie, il est temps de mettre le cap sur Bornéo (toujours la Malaisie, mais un autre monde quand même). Nous profitons de ces 4 jours en marina pour rincer tout le matériel (tache confiée sans honte aux enfants qui ont investis le ponton), regonfler les bouteilles, nettoyer le bateau de fond en comble, réviser les drosses, retendre les trampolines, faire les pleins d’huile, reboucher quelques fuites aux capots, se reposer un peu aussi, enfin tout un tas de petits riens indispensables, puis les dernières courses de frais (on a un trajet de 5 jours à faire), les démarches administratives, le plein de diesel, et hop, en route.

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Une fois au large, on coupe un des deux moteurs (pour les longues traversées, il est peu rentable d’avoir les 2 moteurs en route). La vitesse chute alors très fortement. « Mais, elle tourne pas cette hélice ! ». Le moteur, lui, tourne, pas de bruit suspect, mais on n’avance pas… Après vérification sous l’eau, pas de sac en tissu, de cordage, rien, une hélice toute propre, et qui tourne quand le moteur tourne, accélère même. Mais visiblement, elle n’atteint pas sa vitesse normale, puisqu’à fond au moteur, on va à 1 noeud au lieu de 8 !

Et nous voilà avec un problème assez sérieux. Pour les techniciens qui lisent notre journal de bord, nous craignons que ce soit un problème à l’inverseur, qui n’est démontable que bateau hors de l’eau… Bref, c’est arrivé il y a 1 heure, c’est encore frais, mais toute suggestion des spécialistes qui nous lisent est la bienvenue.

ATTENTION, nous sommes en mer, donc ne pouvons pas lire les commentaires. Le seul moyen de nous joindre (en tout cas pour les 5 jours à venir), c’est l’onglet contact de notre site.

Allez, j’envoie ce message tant que nous avons encore une connexion 3G, en espérant trouver une solution simple à ce problème. Pour l’instant, l’autre moteur ronronne tranquillement, vive les catamarans !

 

Ah mon gros quinquin…

17 ans… il m’a fallu attendre 17 ans pour en revoir un… Le dernier, c’était en mer rouge. Il passait sous le bateau de plongée juste quand je remontais sur l’échelle.

Et cette fois, ça s’est passé sous l’eau, à 12 mètres de profondeur, avec Louis, 13 ans, en vacances sur Katali avec sa famille, qui faisait là sa deuxième plongée, au large de Pulau Lima, dans une zone de forts courants, quand tout à coup, l’horizon sous-marine s’est assombri, et à surgi le Monstre.

Un requin baleine d’environ 10 mètres, accompagné de ses rémoras (ce sont les petites choses près de sa queue), et d’un banc d’autres poissons d’environ 1m20 chacun (ce sont les plus grosses choses vers l’avant du requin). Le tout à quelques mètres à peine, si peu que j’ai eu peur que sa queue vienne caresser Louis.

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C’est toujours une émotion énorme de croiser de grosses choses dans la mer, surtout chargée de plancton, quand le requin apparaît au dernier moment. Louis n’a pas été surpris, mais le pauvre ne se doute pas qu’il lui faudra sans doute quelques dizaines d’années avant d’en recroiser un…

C’est évidemment le moment ou l’appareil photo dit « changer batterie », et je n’ai donc que ce cliché à contre jour, mais l’échelle y est.

Louis n’a pas été le seul à faire son baptême de plongée. sa sœur Blanche et son frère Gabriel y sont passés, visitant requins, tortues, poissons clowns et autres bestioles. Une belle semaine de vacances pour eux, notre dernière balade dans cette partie de la Malaisie. Ce soir, nous rentrons à Terengganu, ou nous préparerons le bateau et l’équipage avant de traverser, dans quelques jours, vers Bornéo et d’autres aventures…

Expansion du virus de la chasse sous-marine

Attention ! Le dépeuplement des océans est en marche ! L’équipage de Katali et ses visiteurs écument les massifs coralliens pour les vider de leurs multicolores habitants…

DSCN0318Il y a quelques jours, Alexis, après des débuts laborieux dans le domaine de l’assassinat piscicole, transperçais enfin son premier poisson perroquet, laissant alors apparaître son vrai visage de sadique.

Aujourd’hui, ce fut le tour de 3 innocents enfants de se joindre au club. Timéo, bien sûr, en était déjà un membre éminent, avec déjà à son actif une dizaine de meurtre de sang froid. Mais nous ne pensions pas qu’Albane et Basile, passant leur deuxième séjour à bord de Katali, allaient sombrer aussi vite.

_DSC6582Hier encore, ils ne faisaient que jeter un regard dédaigneux sur l’arbalète, et contemplaient émerveillés, les coloris chamarrés des petits poissons. Mais aujourd’hui, à peine l’arbalète « juste pour voir » entre les mains, ceux-ci se sont transformés en dangereux prédateurs, faisant place nette sur le récif, et ramenant 5 poissons immédiatement placés sur le barbecue à côté des saucisses. Tout cela sans jamais perdre leur joli petit sourire d’ange. J’entendais même Albane chantonner dans son tuba en terrassant ces innocentes créatures sous-marines.

Nous sommes donc en ce moment en navigation vers les Perenthians, recevant à bord pour la deuxième fois Basile, Albane, Sybille, Robin et leurs parents. Déjà venus nous voir en Thaïlande, les voilà qui remettent ça, pour le plus grand bonheur de tous, sauf des poissons !

Les Dents de la mer

6 jours, il aura suffit de 6 jours pour en faire des hommes poissons. Certes, Sophie, avec ces 100+ plongées, partait avec une base solide, mais il en était autrement pour Alexis, qui, avec son baptême en piscine avant de venir, laissait plus de doute sur ses capacités à survivre sous l’eau tiède.

Et effectivement, si les premières plongées furent, disons, surprenantes, audacieuses et innovantes, cette dernière plongée au large des Perenthian fut enfin l’occasion pour Sophie et Alexis de réellement profiter d’une plongée paisible à deux.

Entourés de bancs de poissons de toutes sortes, pourchassés par les murènes, escortés par les requins, taquinés par les poissons clowns, impressionnés par les diodons géants, nous sommes tous ressortis ravis de cette belle plongée.

Ca tombe bien, c’est déjà l’avant dernier jour des vacances pour nos parisiens, presque prèts à sauter dans l’avion… Dommage pour tout le monde !

Culture, testostérone et repos mérité

Il était temps de relever le niveau. Trop de sport, trop de muscle, trop de tortues… on a décidé d’élever le niveau de la journée.

Tout d’abord, mettre Alexis à la manœuvre, ce qui a quasiment mené le bateau à sa perte, suite à un endormissement soudain. Du coup, on l’a mis aux winchs, ou il a fait preuve de son sens de… la déconnade.

Pendant ce temps, Sophie a pris Lola sous son aile pour un cours d’aquarelle, qui se reproduit chaque jour, tant les paysages s’y prêtent. Puis elle a pris un peu d’altitude pour une séance de méditation au sommet du mât, afin de guider les nageurs vers les tortues nombreuses autour du bateau.

Tous ces efforts ont naturellement menés Alexis et Sophie vers un repos bien mérité, qui s’est exprimé à toute heure de la journée, dans toutes les positions, et tous les lieux du bord…

Ce soir, nous sommes aux îles Perenthian, le haze n’est plus qu’un lointain souvenir, les couchers de soleil sont de retour…