Malaccalculé le timing

Pas vu grand chose de Malacca ! Plutôt que de profiter de la magnifique architecture hollandaise du temps des comptoirs coloniaux, nous avons préféré commencer notre visite par l’immense bâtiment abritant les Douanes et l’immigration (et, étrangement, les services de révision des documents coraniques !).

IMG_1029Le fonctionnaire qui a décidé de la taille de cet édifice à dû oublier qu’il ne servirait jamais à abriter un match de football, ou les 27 000 survivants d’un cyclone, voire, même, les 5000 passagers grabataires d’un navire Costa Croisières, puisque PERSONNE ne passe par Malacca. Quand on a voulu entrer dans le bâtiment, une dame paniquée nous a demandé d’attendre, puis est revenus en nous disant qu’on pouvait entrer. En fait, elle était allé dire à ses collègues d’enfiler leurs vestes, qu’ils ont finalement tous enlevés petit à petit en voyant qu’on était de pauvres gitans sans importance.

Drôle d’impression, d’être nous 6 (ah oui, nous avons le Tonton François à bord, qui nous accompagne jusqu’à Singapour), dans cet immense hall type aéroport, ou une fonctionnaire d’immigration descend finalement de son immense bureau avec table de réunion pour 30 chaises, pour nous faire passer symboliquement par un des 15 guichets, avec prise d’empreintes digitales électroniques… Bref, on sent que la Malaisie à un peu trop de pétrole et d’argent, ils construisent n’importe quoi.

_DSC4127En revanche, ils suivent le règlement à la lettre, et quand, en sortant du bâtiment par la porte ou nous étions entré, on à pointé vers la ville pour une petite balade, oulalala, ils nous sont sauté dessus en panique « Ha bein non, on a tamponné vos passeports, il faut rentrer sur votre bateau maintenant ! ». « Sans rire ? » « Bein oui, la petite balade, ça va pas être possible ».

Et donc, walou pour Malacca, dont nous n’aurons vu que l’Opéra (bien que déguisé en bâtiment administratif, mais on nous la fait pas à nous).

Du coup, on est parti plus tôt que prévu, et le vent est en plus très bon (15/25 nœuds), donc on fonce, donc on est obligé de ralentir pour ne pas arriver à Singapour de nuit (pas fous, avec 150 bateaux au km²)._DSC4121

Nous longeons donc cette nuit de près la limite extérieure du chenal de navigation (ou les millions d’iphone7, de PSP5, d’écrans plats 3D, et de milliards de litres de pétrole défilent à la queuleuleu), pour ne pas se prendre, soit un porte container suicidaire dont le capitaine philippin n’a pas de quoi s’acheter, justement, un iphone7, soit un pêcheur alcoolique déprimé, justement, de n’avoir pas un écran plat 3D dans sa cabane.

_DSC4143Cette promiscuité n’a empêché ni les dauphins de venir nous saluer ( c’est toujours un plaisir, même si Mael voulait en mettre un sur le bbq), ni les oiseaux (indéterminés) de nous suivre, attendant sans doute qu’on leur jette des morceaux de dauphins, ni le tonton et le Mael, de se faire une grosse sieste entre hommes.

Bref, une bien belle journée, et en plus, on à le temps de vous la raconter.

A très bientôt

Ca file ça file…

IMG_3976Ca file ça file…

Le temps, les nœuds, les miles, les visites, tout file :

IMG_4485
– le temps, qui nous empêche de donner des nouvelles régulièrement (cela dit, un post tous les 2 mois, ça reste régulier non ?),
– les nœuds, Katali, ayant écrabouillé le record de vitesse de nos bateaux précédents (10 nœuds avec Hildi, 12 nœuds avec Barbarin), pour atteindre les 17,5 nœuds, lors d’un sprint nocturne entre Ko Haa et Ko Racha, distance avalée, du coup, en bien peu de temps,
– Les miles, déjà 3 300 au compteur en 8 mois,
_DSC3813 – Les visites, qui se succèdent à bord à un rythme effréné, ne nous laissant que quelques jours entre chaque IMG_2920nouvel embarquement. Près de 50 matelots nous ont rejoint, pour le bonheur de tous. Le nôtre, de partager cette vie pas trop désagréable, et celui de nos visiteurs, bien sûr, de profiter de cette vie pas trop désagréable. Tous repartent nous pensons (modestement), transformés, en réservant bien rapidement leur prochain séjour.IMG_3904

IMG_3527

IMG_2544Du coup, nous négligeons honteusement nos lecteurs, alors qu’il s’est passé tant de chose par chez nous.
La preuve, nous ne sommes plus en Thaïlande depuis 5 jours, après avoir sillonné le moindre recoin des environs de Phuket. Notre cartographie électronique est couverte de traces dans tous les sens. Le moindre Hong (lac intérieur) a vu nos kayaks passer 3 fois, les poissons des îles Similan nous connaissent par nos prénoms, et les patates de corail de Koh Rok se découvrent à notre approche.IMG_2345

Nous avons replongé avec le plus grand naturel dans cette belle vie de navigants. Les enfants aussi, qui enchaînent matinées d’école avec après-midis de plongée. Très à l’aise sous l’eau, ils réclament des plongées à chaque escale, et provoquent des réactions amusées des plongeurs qui les croisent à -20 mètres.
Heureusement pour nous d’ailleurs que l’école les passionne presque autant que la plongée, puisqu’ils engloutissent le programme à vitesse grand V, sans rechigner, ce qui aide à l’organisation.IMG_1305

_DSC3780Mais la mauvaise saison s’approche de la côte Ouest Thaïlandaise. Il est temps pour nous de changer de côte. Nous voici donc en route pour Singapour, ou nous ferons un stop pour y voir les quelques amis qui y ont émigrés, avant de remonter la côte Est de la Malaisie, ou ce sera, pour le coup, la belle saison (comme la vie est bien faite). Riau, Tioman, Perenthian, Anambas… de nombreuses et belles découvertes à venir, avant Bornéo, puis les Philippines pour la fin 2015…

Mais bien sûr, d’ici là, nous enverrons de nombreuses nouvelles…

_DSC3695Ce soir, c’est mouillage en face de Malacca, nom tout droit sorti de la route des épices, ville encore baignée d’architecture hollandaise, que nous irons l’explorer demain, avant d’entamer notre dernier bord de 130 miles vers Singapour

A très bientôt

Noël approche : pas de Pyrénéens, mais du barracuda

Oula oula oula, le temps file, les miles s’allongent, les escales s’accumulent… dur dur de parler de tout.

lola_sapinOn s’est régalé a Penang. Longue balade à vélo (à 5 sur 2 vélos, on ne perd pas si facilement nos habitudes indiennes) sous prétexte de passer au Consulat de Thaïlande récupérer nos visas, et de dénicher un sapin de Noël dans un pays ou le cocotier est plus la norme. timeo_sapinMais la bienfaitrice mondialisation étant passée par là, et malgré le fait que la Malaisie soit un mélange de Chinois bouddhistes, de Malais musulmans et de Tamouls hindouistes, ils ont tous l’air de penser que croire au Père Noël ne peut pas faire de mal dans l’au-delà. Nous avons donc trouvé très facilement, et pour la plus grande joie des enfants, toute la panoplie du parfait Noël de cheu nous. Un magnifique sapin trône désormais dans le carré.disco_mael

penang_veloIl ne manque plus que la neige. Manque t-elle d’ailleurs vraiment ? Certes, elle aurait fait très bien sous le téléphérique de Langkawi qui permet de monter au sommet de l’ile (on a quand même pas réussi à se persuader de faire monter les enfants dans ce machin), mais elle risquerait de gâcher le paysage de Koh Lipe, ou nous mouillons ce soir, très joli petit archipel ou nous avons pu observer les plus beaux fonds sous-marin depuis un petit bout de temps.

barracudaD’ailleurs, ça n’a pas raté, un beau barracuda s’est jeté sur notre leurre. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire barbecue, il était en train d’y griller, encore tout frétillant, pour la plus grande joie des enfants, déchainés dès que le moulinet se déclenche. Oui, quand un poisson mord a notre ligne, ça déroule le moulinet dans un cliquetis hystérique, qui déclenche un branlebas de combat sur le bateau (ré enrouler le foc pour ralentir le bateau, border la grand-voile, remonter la ligne lentement, sortir le crochet, le couteau a filet… tout cela avant que le malheureux poisson n’ait le temps de se décrocher). Nous avons gardé 24 morceaux de chair, qui une fois séchés, remplaceront avantageusement les chocolats Lindt dans le calendrier de l’Avent.

Rendez-vous manqué avec nos amis de Sakatia, qui devaient nous rejoindre ici, retardés à Phuket. Nous monterons donc demain à leur rencontre vers Ko Ha, 60 miles au Nord.

Selamat Pagi Malaisie

IMG_1758He oui, l’un des avantages du voyage en bateau, c’est que l’on passe d’un pays à l’autre sans même sans rendre compte. Pas d’aéroport, pas de zone Duty Free. Et même, si on veut, pas de visite aux autorités d’immigration, de Douanes… la vraie liberté. Et nous voici donc en douceur en Malaisie, gros contraste avec Phuket.

Nous sommes arrivés il y a quelques jours à Langkawi, ile Malaise la plus au Nord. Drôle d’ile d’ailleurs. Vue de la mer, magnifique, escarpée, verdoyante, plein d’iles tout autour, très chouette. Et puis à terre, on ne voit plus que le côté « zone duty free » et c’est une enfilade de magasins de chocolat, d’alcool et de parfums… Pour le coup, une zone géante duty free d’aéroport.

Heureusement, au cœur de Khua, la ville principale, un magnifique parc de 20 hectares, très travaillé, plein de jeux, de pistes, de grottes… L’occasion pour les enfants de ressortir les vélos, et de retrouver la joie d’un bon vieux toboggan avec 150 gamins autour.

IMG_1763Puis mouillage a l’extrême Sud de Langkawi, bras de mer coince entre 2 falaises abruptes couvertes de végétation. On se croirait sur le Rio Dulce, au Guatemala. Au petit matin, alors que le soleil n’est pas encore leve, le bruit des animaux autour de nous est incroyable, symphonie de gluglutements, roucoulades, croucs crous et autres bouzoum bouzoums. On ose même pas mettre les moteurs pour partir vers Penang, 60 miles au Sud. Agréable navigation sous gennaker et grand-voile, mer calme. Lola a même réclamé qu’on fasse plus de longues navigations !

Timeo escalade l'echelle pour revenir a l'annexeEt ce soir, nous sommes mouillés devant Georgetown, face à la Chew Jetty, jetée de bois classée au patrimoine mondiale de l’Unesco, c’est là que l’on accroche notre annexe, encore un miracle du nomadisme nautique ! Nous descendons vite à terre avant que la nuit tombe. La jetée est un enchevêtrement de bicoques en bois sur pilotis, ambiance très chinoise. La ville aussi (enfin la vieille ville, car au loin sont dressés les grattes ciels de cette silicon Valley Malaisienne) est agréable à découvrir à pied. Ruelles bordées de maison a l’architecture chinoise centenaire. Pourquoi autant d’influence chinoise ici, on l’ignore encore…

Mais les ventres affamés de nos 3 petits marcheurs crient famine, et nous atterriront dans un food court animé du centre-ville, halle géante bordée d’échoppes vendant de tout et n’importe quoi (pas mal de n’importe quoi quand même, et puis bon, on a beau être aventureux, il y a des trucs qui font pas envie) avec des tables au milieu. On fait le tour, et chacune vient nous déposer tout ça a table. Les enfants se régalent, se perfectionnent au maniement des baguettes, et c’est à la nuit bien tombée que l’on rentre au bateau.

On flotte toujours !

_DSC1157Tout d’abord, nous vous devons des excuses. Vous laisser comme ça, 2 mois sans nouvelles, dans l’angoisse la plus totale, vos esprits inquiets imaginant certainement les pires possibilités expliquant notre silence : une prise d’otage par les rebelles islamistes de la baie de Phang-Nga ? Un naufrage soudain suite à une collision avec une plateforme pétrolière a la dérive aux iles Similan ? Une détention au fin fond d’une geôle humide de Bangkok, due à une déclaration erronée de grand banditisme par la Police Indienne ? Ou plus simplement une retraite meditative dans un Hong vert émeraude de l’ile de Koh Phanak ?IMG_1298

Mais non, nous tenions à vous rassurer, tout va bien. Ca va même un peu mieux que bien, ça va très bien !

Bien oui, vous nous aviez laissé, après notre dernier message, sous une mousson déchainée, dans la baie suractive de Chalong, mais de nombreuses choses se sont passées depuis.

Tellement que nous ne donnerons, dans ce message, qu’un rapide aperçu, et promis, oui oui, promis, dans les jours qui viennent, des messages plus détaillés sur des points précis (bon, ça fait beaucoup de promesses, on fera le maximum).

Le mois d’octobre a été studieux. En effet, il a consisté à finaliser les bricolages du bateau. Enfin finaliser… disons régler ce qui risquait de nous pêter entre les doigts a la première étincelle, mettre le feu au réservoir de diesel, faire exploser nos blocs de plongée, couler le bateau en quelques minutes, précipitant nos 5 petites vies dans le néant bleu marine.

Une fois le bateau fin prêt, fin octobre, nous avons pu accueillir nos premiers hôtes. Ah oui, car nous avons officiellement lancé une activité de bateau d’hôtes. Enfin officiellement… Ca reste assez confidentiel cette histoire, mais entre la famille et les hôtes qui viennent nous voir, le bateau ne désemplit pas jusqu’à Mars 2015._DSC1605IMG_1414

Deux familles d’amis de Pondicherry sont venus profiter de Katali pour leurs vacances. L’expérience est très positive, puisque nous-mêmes et nos hôtes avons passé une fabuleuse semaine. Les enfants ont retrouves leurs copains Marco, Simon, Pinto, et nous avons pu faire decouvrir aux parents ce mode de vie et la zone de navigation.

Celle-ci est une excellente surprise. Des falaises verticales de 300 mètres des iles de la baie de Phang-Nga aux eaux poissonneuses de Koh Phi Phi Leh, en passant par les lacs intérieurs (les hongs) de nombreuses iles, souvent atteignables uniquement en kayak en traversant une grotte de 80m dans le noir complet, accompagnés par les chauves-souris, nous nous régalons depuis plus d’un mois que nous sillonnons la zone.

Ce soir, nous sommes mouillés au Nord de l’ile de Langkawi, notre première escale Malaisienne, rendue obligatoire par la nécessité de renouveler nos visas Thaïlandais. Nous avons pris notre temps pour y descendre, profitant de 2 semaines de navigation paisible d’ile en ile vers le Sud.

IMG_1311

Les journées se rythment entre école à bord, sport divers (kayak, plongée, snorkeling, rando, kite…), rencontres, jeux en famille, et beaucoup, beaucoup de Bonheur…IMG_1303

Ce bonheur, nous voulons le partager, donc à très bientôt pour de nouveaux messages.