LES GALAPAGOS

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Notre départ vers les Galapagos, retardé de nombreuses fois, était attendu. Même au dernier moment, alors que nous étions partis, aurevoirs faits à tous les amis, nous sommes revenus 3 heures après avec une pompe de dessalinisateur cassée par un bout de coquillage récalcitrant. Une semaine donc plus tard, après réception de pièces de rechange, nous sommes enfin repartis vers cette destination magique.

Le trajet fut très peu venté. Et sur les 7 jours nécessaires pour nous y rendre, nous avons du faire 5 jours de moteur... Pas de vent, ou juste un peu, et dans le nez. C'est là que nous appréciions notre moteur neuf, ronronnant comme un gros chat tranquille. Nous avons décidé de prendre un rythme de repos complet, ne passant nos journées qu'à lire et à s'alimenter sobrement. Ca nous a fait du bien après le rush de Panama.

A panama, nous avions été en contact avec Judith, une volontaire française de l'Association "Nueva Era Galapagos", qui s'occupe entre autres de cours de langue et d'environnement, sur l'île de San Cristobal. Lui ayant parlé de notre projet de cinéma itinérant, nous étions attendu de pied ferme par toute l'association à notre arrivée.

Le lendemain même commençait notre festival Cinéplaya, 7 films en 3 jours, jusqu'à 100 personnes assises sur la place. Cet évènement nous a permis de rencontrer très vite pas mal de monde, et de profiter de l'île un peu moins bêtement.

Par l'intermédiaire du festival, nous avons rencontré Armando et Romy, ainsi que Etienne et Nancy, que nous avons embarqués pour une virée de 5 jours sur Floreana et isabela. L'occasion de profiter d'un équipage multiculturel (Québec-Norvège-Pérou-Galapagos-Mexique-Etats-unis oui, ça fait plus que 4, ne cherchez pas à comprendre !), et de profiter ensemble.

Car aux Galapagos, on profite... Les animaux des reportages Cousteau de notre enfance sont tous là, pas farouches. Ainsi, on se retrouve avec des otaries dans l'annexe, qui laissent en partant une terrible odeur de poisson, de l'huile et des poils, super ! Les otaries sont partout, et nous vivrons un moment magique en nageant au milieu d'un banc d'une trentaine de jeunes, qui jouent avec nous comme des chiots. On ne parvenait plus à sortir de l'eau.

Autre moment magique, quand, à Floreana, de retour en annexe d'un site de plongée en masque et tuba, à 6 dans l'annexe, nous voyons au moins un très grand banc de dauphins, vite rejoins, et qui nous offrirons un spectacle inoubliable, celui de dizaine de gros dauphins nageant calmement autour de nous, qui plongions avec eux vers les profondeurs, incroyable !

Et ce sera le cas sur toutes les îles que nous visiterons, soit 3 au total sur les 4 habitées, la quatrième étant trop touristique à notre goût. Les autres îles, sans doute encore plus sauvage, nous sont interdites, et s'y rendre implique de participer à des tours hors de prix. Nous avons préféré les longues promenades à pied ou à vélo.

Mais chaque île ayant sa spécificité, son caractère, ses animaux, nous ne nous sommes pas lassés. Les iguanes de mer, sorte de lézard préhistorique, aussi vivace qu'un gros cailloux; les fous à pattes bleues, aussi adroits pour piquer sur les bancs de poisson, qu'ils sont maladroits pour marcher à terre; les tortues géantes, qui sont le sujet de préoccupation numéro 1 ici, après avoir été décimées par dizaine de milliers par les navigateurs des siècles précédents (pour leur aptitude à survivre 6 mois sans eau sans nourriture, à fond de cale, en les mangeant par morceaux, patte après patte); les pingouins, craquants, que l'on voit voler sous l'eau, puis claudiquer sur les rochers; les requins marteaux, entraperçus en plongée bouteille; les raies mantas, 6 mètres d'envergure, qui sautent à la surface à notre arrivée sur Isabela; les flamands roses, qui, au coucher du soleil, parcourent les lagunes la terre dans la vase, à chercher à manger...

Vraiment, une vie aussi proche des animaux est rarement possible. Et ici, ils ne sont jamais attaqués, donc se sentent en parfaite sécurité. Et le Parc national luttent inlassablement contre les animaux apportés de l'extérieur (rats, chats, cochons sauvages, vaches sauvages, chiens...) qui mangent les oeufs de tortues, croquent les oisillons, effraient les iguanes... L'harmonie avec la nature est parfaite, et nous nous sommes sentis très bien ici.

Bien sûr, la France, la famille, nos amis nous manquent très fort. Ne pas être là pour des évènements importants de votre vie nous fait, à nous aussi, très mal au cœur, mais nous avons choisi de vivre une liberté qui comportent énormément de contraintes. Aussi, famille et amis, ne nous en voulez pas d'être si longtemps absents, et sachez que vous êtes à nos côtés chaque jour.

Dans quelques jours, c'est le départ vers les Marquises. 6000 km de navigation dans le plus grand océan du monde. Comme d'habitude, Matthieu est très content, et Soizic rêve surtout d'arriver, la routine... en attendant, on essaie de réparer les fuites du bateau (juste pour vous effrayer), de ranger chaque pot de confiture dont le toc toc va nous ennuyer à chaque vague, et surtout, de dire aurevoir aux otaries, pas facile...

 

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